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Actualité Grasse

lundi 09 février 2009

Transfert de l'accueil de nuit : les sans-abri se sentent incompris

 De gauche à droite, David, Paul et « Papy » : tous choqués et meurtris par l'attitude des enseignants de Carnot.  :  Photo Sébastien Botella De gauche à droite, David, Paul et « Papy » : tous choqués et meurtris par l'attitude des enseignants de Carnot. : Photo Sébastien Botella

 Choqués.  Les SDF regrettent l'attitude des enseignants et parents d'élèves de Carnot qui refusent toute idée de les voir intégrer l'ancien local des pompiersDécidément, le déménagement envisagé de l'accueil de nuit dans le préfabriqué du collège Carnot (nos éditions des 26 décembre 2008 et 26 janvier 2009) con tinue à alimenter les conversations. Après les profs et les parents d'élèves qui, voici quelque temps, avaient fait part de leur opposition à ce projet, ce sont les sans-abri qui ont décidé de monter au créneau et de faire entendre leur voix. Avec une sensibilité exacerbée par le malheur, la misère et la précarité. Avec, au fond du coeur, l'impression douloureuse d'être relégués au rang de parias.

Paul Demanghon, qui fréquente l'accueil de nuit de l'avenue Pierre-Sémard depuis plusieurs semaines, est le premier à s'exprimer.

« Les propos tenus par ces enseignants me dérangent, avoue-t-il. On essaie d'entretenir la peur du SDF. On dit que nous accueillir dans ce local, ce serait faire entrer le loup dans la bergerie. Mais le SDF, ce n'est pas seulement le type qui boit et qui se drogue. C'est aussi celui qui n'a pas eu de chance et qui veut refaire sa vie. »

L'homme sait de quoi il parle. « La misère, vous savez, est à la portée de tous. Même ceux qui nous rejettent aujourd'hui, ne sont pas à l'abri. »

« On pourrait intervenir en classe »

« On nous explique que 57 % des élèves de Carnot sont issus des quartiers défavorisés, poursuit-il. Du coup, leurs profs estiment qu'à 14 ans, ils connaissent la vie. En fait, que savent ces jeunes des vraies difficultés de ceux qui n'ont rien ? Pas grand-chose. Il faudrait leur faire comprendre que les hommes et les femmes qui sont dehors n'ont pas forcément envie de vivre ainsi. Leur apprendre la vie, ce serait leur expliquer qu'il faut respecter son prochain, qu'il faut de l'entraide. Peut-être alors, y aura-t-il moins de SDF. »

Sur l'emplacement du local susceptible de remplacer - de façon provisoire - l'actuelle structure d'accueil, Paul concède « que ce n'est peut-être pas le lieu idéal. Mais je pense que ça sensibiliserait les enfants. J'ai même une proposition à faire : pourquoi ne pas nous laisser intervenir en classe pour parler de notre parcours et expliquer les pièges de la vie ? Qu'on arrête en tout cas de ne montrer que les mauvais côtés des SDF ! »

« Ça fait mal au coeur »

Gaston Martin, affectueusement surnommé Papy, emboîte le pas à son compagnon d'infortune. À 63 ans, il a consacré l'essentiel de sa vie à la cause humanitaire, a visité tous les pays du monde. Avant de voguer, à son tour, de galère en galère... « Je faisais partie de Médecins sans frontières, raconte-t-il, mais lorsque j'ai pris ma retraite, on ne m'a pas reconnu en tant que salarié. Résultat : je ne touche pratiquement rien. » Alors bien sûr, « Papy » se dit heurté par l'attitude des enseignants de Carnot... « Se voir rejeté de la sorte, ça fait mal au coeur, surtout après m'être investi comme je l'ai fait dans le bénévolat. »

David, 32 ans, a connu pour sa part la séparation et la dépression. « Maintenant, je veux m'en sortir. Mais ce qui me gêne, c'est qu'on nous prend pour des clochards. Je ne comprends pas cette réaction. La majorité d'entre nous ne pose aucun problème. On fait nos recherches d'emploi et on essaie juste de sortir la tête hors de l'eau. Alors pourquoi nous enfoncer davantage ? »

« Au bout du compte, conclut Paul, il y a une volonté de récupérer ce local pour en faire une infirmerie. Je retiens donc que l'on préfère soigner le bobo d'un gamin et laisser vingt personnes à la rue. Où est la solidarité dans tout ça ? »

Éric Farel
Nice-Matin

 

lundi 26 janvier 2009

Collège Carnot : l'arrivée possible des SDF fait polémique

 Autour du local convoité par la ville, des barrières évitent toute intrusion sur la partie instable de la cour. Enseignants et parents d'élèves voudraient qu'un rapport d'expertise soit rédigé pour dire s'il existe ou non un risque d'effondrement. En tout état de cause, ils souhaitent que le préfabriqué accueille à terme l'infirmerie du collège.  :  Photo L.T. Autour du local convoité par la ville, des barrières évitent toute intrusion sur la partie instable de la cour. Enseignants et parents d'élèves voudraient qu'un rapport d'expertise soit rédigé pour dire s'il existe ou non un risque d'effondrement. En tout état de cause, ils souhaitent que le préfabriqué accueille à terme l'infirmerie du collège. : Photo L.T.

Inquiétudes.  Enseignants et parents d'élèves ne sont pas favorables à ce projet d'autant que le local convoité se trouve sur la partie instable de la cour de récréation. Déménager l'accueil de nuit dans la cour du collège Carnot. Voilà une idée que Danièle Tubiana, l'adjointe déléguée aux affaires sociales et familiales, caressait jusqu'ici avec confiance et optimisme. C'est un peu moins le cas depuis quelques jours et la levée de boucliers conjointement décidée par les représentants des professeurs et des parents d'élèves de l'établissement. Un mécontentement qui s'est manifesté après la parution dans nos colonnes (Nice-Matin du 26 décembre) d'un article traitant du projet d'installation de la structure dans les locaux laissés vacants par les pompiers.

La sécurité en question

Les préoccupations des enseignants sont multiples. La première, et la plus importante, concerne directement la sécurité. Jean-Pierre Ferrier, porte-parole de ses collègues, et Robert Casacci, agent chargé de la mise en oeuvre au sein du collège, précisent ainsi : « Il y a un affaissement visible de la cour autour du local que veut récupérer la ville pour loger les sans-abri. Depuis des années, cette zone est délimitée par des barrières et ne doit pas être franchie. Ce que l'on veut en premier lieu, c'est un rapport d'expertise certifiant que le sol est fiable. Tant que l'on n'a pas ce document, personne ne doit aller dans ces préfabriqués. »

Une prise de position logique en somme, d'autant que cette prudence est étayée par un courrier de la Commission consultative départementale de sécurité et d'accessibilité datant de décembre 1999. À l'époque, celle-ci faisait déjà part au conseil général et à la mairie de son inquiétude sur le sujet : « La sous-commission constate d'importantes déformations du sol de la cour de récréation surplombant le centre de secours principal de Grasse, nettement visibles en sous-face. Celui-ci n'est plus étanche et laisse traverser d'importantes infiltrations d'eau », écrivait alors le rapporteur qui préconisait de « neutraliser la partie de la cour concernée par la mise en place de barrières physiques solidement installées. »

Autre problème mis en avant par Robert Casacci : le désamiantage des préfabriqués. « La mairie a dressé un rapport concernant ce qui est visible, mais rien n'a été fait pour ce qui est à l'intérieur et qui ne se voit pas. Et de l'amiante, il y en a dans ce local de 140 mètres carrés. »

Là où les choses se compliquent un peu plus, c'est que nul ne sait à qui appartient réellement ce baraquement. Au conseil général ? À la mairie ? Mystère et boule de gomme...

Une infirmerie aux normes

Or, les profs de Carnot aimeraient bien en récupérer la jouissance. « Notre collège est le dernier sur Grasse qui n'a pas été rénové. Nous avons des problèmes notamment au niveau de notre infirmerie qui n'est plus aux normes : elle est inaccessible à ceux qui ont des difficultés à se déplacer et ne dispose pas de salle de repos. S'il s'avérait que ce local appartient bien au conseil général, nous aimerions qu'une nouvelle infirmerie y soit aménagée. » Ce qui, évidemment, tordrait le cou à toute perspective d'installation des SDF. Sur le sujet d'ailleurs, on sait les enseignants et les parents d'élèves assez frileux... « Mme Tubiana estime que, pour les élèves, côtoyer les sans-abri constituerait une grande leçon de solidarité. Mais à Carnot, 57 % des collégiens sont issus des quartiers défavorisés. Ils savent donc ce que c'est que la vie. Alors, est-il vraiment opportun de transporter l'accueil de nuit dans la cour de notre établissement ? » La question, pour l'heure, ne se pose plus vraiment. Après avoir entrepris sur place des « travaux de propreté », la ville les a stoppés net. « C'est le statu quo, précise Danièle Tubiana. Aujourd'hui, tout est arrêté. » En attendant que des réponses soient apportées aux interrogations des uns et des autres.

Outre Jean-Pierre Ferrier et Robert Casacci, étaient présents au collège le jour de notre visite, Guy Reyes et Suzanne Moine, enseignants, Marie-Line Mari et Pascal Molli, représentants de la FCPE.

Nice-Matin

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 Grasse : manifestation « contre l'injustice »

 Dans le calme mais animées par un fort sentiment d'injustice, quelque 150 personnes ont pris part hier à la manifestation organisée devant le palais de justice.  :  Xavier Giraud Dans le calme mais animées par un fort sentiment d'injustice, quelque 150 personnes ont pris part hier à la manifestation organisée devant le palais de justice. : Xavier Giraud

Du monde, mais sans plus. Et surtout de la dignité... Les parents, les amis d'Hakim Ajimi et une bonne partie de ceux qui soutiennent leur action se sont retrouvés, hier matin, devant le palais de justice de Grasse. Sans haine, sans violence, la manifestation visait essentiellement à attirer l'attention des magistrats sur le sentiment d'incompréhension qui préside parmi les proches d'Hakim, après la non-mise en examen des deux policiers responsables de l'interpellation qui avait entraîné la mort du jeune homme de 22 ans, le 9 mai dernier. Les fonctionnaires, rappelons-le (Nice-Matin du 16 décembre), ont été placés contre toute attente, sous le statut de témoins assistés.

Hier, il y avait beaucoup d'émotion dans la voix des intervenants. De la colère aussi... « Vous devriez avoir honte, ont ainsi pu entendre les policiers qui formaient un cordon de protection à l'entrée du palais. Tuer les gens, c'est donc tout ce que l'on vous apprend à l'école de police ? » Et encore, ces mots forts que les représentants de la loi encaissent sans répliquer : « Les voyous aujourd'hui sont là, de l'autre côté. Nous sommes face à des meurtriers... Mais ne faisons pas d'amalgame. Il y a aussi des gens droits dans la police. »

« La justice est complice »

Un peu plus tard, Walid Klai, cousin de la famille et porte-parole du comité de soutien nous explique : « La colère est là. On veut dénoncer une complicité de la Justice. L'impression qui se dégage de tout cela, c'est que celle-ci fait du corporatisme avec la police, qu'elle n'a pas un jugement impartial dans cette affaire. Nous, on demande une nouvelle expertise médicale et que les seize témoins du drame soient entendus par le juge d'instruction. »

Dans les rangs des manifestants, la famille d'Hakim est là, bien sûr. A commencer par le père, Boubaker, toujours très digne... « Je veux que les juges me disent de quoi mon fils est mort. Pas moins de neuf témoins rapportent qu'Hakim était inerte lorsqu'il a été transporté dans la voiture. Alors... J'aimerais pouvoir discuter avec le procureur, s'il me convoquait. Moi, je ne comprends pas ce que c'est qu'un témoin assisté. Encore une fois, qu'on me dise de quoi est mort Hakim. Si l'on ne peut plus faire confiance aux scientifiques, alors à qui ? (ndlr, le rapport d'autopsie avait conclu que le jeune homme avait succombé à une asphyxie mécanique). »

Parmi la foule encore, les représentants de diverses associations : le MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples) qui estime que « la réponse policière a été disproportionnée par rapport à la façon dont Hakim s'est défendu », la FTCR (Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des Deux Rives) et la Ligue des droits de l'Homme. Quelque 150 personnes en tout, qui se sont ensuite dispersées dans le calme, une promesse sur les lèvres : « Vous ne nous endormirez pas. On reviendra. »

Éric Farel
Nice-Matin

jeudi 04 décembre 2008

Affaire Ajimi : deux policiers bientôt devant

les juges

 

Abdelhakim Ajimi, le jeune homme de 22 ans décédé à Grasse le 9 mai dernier après une interpellation musclée, a bien succombé à une asphyxie mécanique. Telles sont les conclusions du rapport d'expertise complémentaire demandé le 8 septembre par les deux juges d'instruction en charge du dossier et rendu en début de semaine.

Les deux fonctionnaires, responsables de l'interpellation, sont convoqués le 16 décembre prochain devant les juges grassois en vue de leur mise en examen pour homicide involontaire.

Selon les conclusions des experts, le décès du jeune homme n'est pas dû à un état pathologique antérieur, ni à l'absorption de toxiques, ni même à des coups reçus. Abdelhakim est mort par « asphyxie mécanique liée à un phénomène de compression thoracique et à un mécanisme de compression du cou » concluent-ils.

Il y aurait eu une mauvaise maîtrise des techniques d'interpellation par les policiers. Le jeune homme, qui venait de gifler le directeur d'une banque du boulevard du Jeu-de-Ballon après qu'un retrait lui eut été refusé, a été très longtemps et trop violemment maintenu au sol, à plat ventre, un policier à genoux sur son dos, un autre le maintenant par une clé de bras.

Le jeune homme était décédé peu de temps après.

Mathilde Tranoy

Nice-Matin

jeudi 16 octobre 2008

Grasse : La mission locale de plus en plus sollicitée par les 16-18 ans

 Le but de la mission locale : accompagner les jeunes vers l'emploi.  :  Photo Frantz Bouton  
Le but de la mission locale : accompagner les jeunes vers l'emploi. : Photo Frantz Bouton

Au sortir de l'été, près de 1 800 jeunes d'un large secteur géographique comprenant Grasse, mais aussi le haut pays et les communes limitrophes, bénéficient d'un accompagnement à la mission locale. Un chiffre de mi-parcours à rapprocher du nombre total de l'an dernier, 2 408. Avec 850 nouveaux inscrits chaque année, la mission locale, le « grand frère » de l'emploi, représente un appui sûr pour des jeunes gens quelquefois désorientés par un monde du travail devenu impitoyable. « Nous notons une tendance nouvelle avec le renforcement des demandes dans la tranche d'âge 16-18 ans, précise Jean-François Piovesana, qui dirige une équipe de 21 personnes à la mission locale. Ce paramètre est nouveau et traduit un glissement vers les plus jeunes des problèmes d'insertion à l'emploi. » Une des actions en direction de ce public est, par exemple, l'aide au permis de conduire, qui touche, notamment, six jeunes du haut pays, pour lesquels l'éloignement des auto-écoles constituait un véritable handicap.

Aider les diplômés des quartiers périphériques

Ce qui n'empêche pas la mission de jouer son rôle auprès d'autres publics. « Une de nos actions concerne les jeunes diplômés issus des quartiers périphériques, poursuit Jean-François Piovesana. Ces jeunes ont des difficultés pour trouver un premier emploi. Nous avons mis sur pied, avec l'aide des collectivités territoriales, mairies... des contrats de six mois. Pour qu'ils puissent acquérir une expérience professionnelle qui leur donnera la possibilité de s'inscrire à des concours administratifs, par voie interne. Mais aussi de disposer sur leur curriculum vitae, d'une période d'expérience. »

Pour le directeur de la mission locale, « l'action des intervenants se place dans la durée. Il faut donner du temps aux jeunes pour qu'ils puissent se construire. Il n'est pas toujours facile pour eux, alors qu'ils ont moins de dix-huit ans, de se décider sur un métier ou un autre. La construction de leur parcours doit se faire progressivement. »

Depuis 2002, la mission locale a élargi son périmètre d'action sur vingt-sept communes, englobant celles regroupées au sein du Sivom de Saint-Vallier, le Pôle Azur Provence de Grasse et la communauté de communes des Monts d'Azur qui va jusqu'à Saint-Auban.

« Nous devons répondre à l'explosion démographique que connaissent ces secteurs du pays grassois. »

Gérard Tinelli
Nice-Matin

 

jeudi 09 octobre 2008

Grasse : un nouveau rapport d'expertise

 avant le 30 novembre

 Boubaker Ajimi, le père d'Hakim, crie au « meurtre » et réclame la mise en examen des policiers qui ont interpellé son fils le 9 mai dernier à Grasse.  :  Photo Loïc Temporelli Boubaker Ajimi, le père d'Hakim, crie au « meurtre » et réclame la mise en examen des policiers qui ont interpellé son fils le 9 mai dernier à Grasse. : Photo Loïc Temporelli

«On s'oriente logiquement vers une mise en examen ». De source proche du dossier, c'est ce qui ressort de l'affaire Hakim Ajimi, ce Tunisien de 22 ans décédé le 9 mai dernier à Grasse, à la suite d'une interpellation policière musclée (lire notre édition d'hier).

Car le rapport anatomo-pathologique conclut à un décès d'Hakim Ajimi par « asphyxie mécanique », notamment causée par « un mécanisme de compression mécanique associé sans doute à une obstruction incomplète des voies aériennes supérieures ».

Selon le parquet, les policiers auraient commis une « imprudence ». Au vu des résultats des analyses anatomo-pathologiques, « on a l'impression qu'il y a peut-être eu de la part des gardiens de la paix, une mauvaise prise en compte des règles qu'ils appliquent normalement pour maîtriser les gens quand ils se rebellent. La durée de la maîtrise a peut-être aussi été trop longue », poursuit le parquet.

Le 8 septembre dernier, les deux juges d'instruction chargés de l'enquête ont demandé une nouvelle expertise aux médecins légistes, afin « de préciser les conclusions de leur autopsie au vu des résultats de l'expertise toxicologique et de l'expertise anatomo-pathologique ». Ce rapport devrait être rendu aux juges le 30 novembre au plus tard.

Hier, l'affaire Ajimi s'est exilée à Paris, le temps d'une conférence de presse du Mouvement contre le racisme et l'amitié entre les peuples (MRAP) et de la Fédération des Tunisiens citoyens des deux rives (FTCR), qui ont lancé une pétition « Justice et vérité pour Hakim Ajimi ». De son côté, la famille qui crie au « meurtre », réclame toujours la mise en examen des policiers. « Ils sont toujours en service, comme s'ils n'avaient rien fait, même pas suspendus, même pas envoyés dans une autre ville. ça nous fait très mal », a déclaré Boubaker Ajimi, le père de la victime, qui réclame leur suspension ou leur éloignement.

« Ce dossier bénéficie d'une attention soutenue »

À défaut d'une décision judiciaire dans les 15 jours, « un rassemblement sera organisé devant le palais de justice de Grasse », a indiqué Mouloud Aounit, président du MRAP qui va demander à être reçu par la ministre de la Justice, Rachida Dati.

« Ce dossier bénéficie d'une attention soutenue des juges d'instruction et du parquet, précise Marc Désert, procureur de la République de Grasse. Ce qui doit être fait le sera, dans le respect de la mémoire de M. Ajimi, du souci de son père de faire apparaître la vérité et dans le respect des policiers qui, même s'ils ont commis une erreur, et c'est possible, doivent bénéficier de la présomption d'innocence ».

Rafaël Perrot
Nice-Matin

Grasse - Cap Santé : trois jours pour

tester sa bonne forme

 

   Ne dites pas à Danièle Tubiana, adjointe aux Affaires sociales et familiales que Cap Santé est une grande foire ! « C'est quelque chose de très professionnel dans l'organisation, on ne rigole pas avec ça ! » souligne-t-elle. Pour sa cinquième édition, ce rendez-vous annuel de prévention santé prend chaque année, une dimension de plus en plus importante.

À partir d'aujourd'hui et jusqu'à samedi au travers de stands et animations, trente-cinq thématiques balayent l'ensemble des questions santé. « Bien dans sa peau », « Sois un éco consommateur », « Bon stress ? Mauvais stress ? » ou encore « Mieux manger au quotidien » constituent un mince échantillon des 48 stands proposés aux visiteurs par les médecins, pompiers, policiers, assistantes sociales, etc. La nutrition, cheval de bataille de la Ville « Cap Santé c'est 7000 personnes, 100 classes et groupes accueillis, c'est bel est bien devenu un rendez-vous pour les Grassois, nous avons nos fidèles. Mais pas seulement ! Beaucoup de personnes du littoral viennent déambuler sur le Cours ou au palais des congrès », précise Elisabeth Bruno du Centre communal d'action sociale (CCAS). Car Grasse fait partie des villes actives du PNNS, Programme national de nutrition santé. Et la nutrition est certainement l'un des chevaux de bataille de la cité des parfums. Plus développée cette année, la sécurité routière prend une place importante sur le Cours Honoré-Cresp. « Que vient faire la sécurité routière me direz-vous ? Mais au travers de la conduite, une multitude de thèmes peuvent être abordés. C'est l'art de bien vivre au volant ! » souligne Elisabeth Bruno. Cette année, un chapiteau de 500 m² a été rajouté pour accueillir de nouveaux stands. L'époque du simple tract est bien révolue. L'animation et l'interactivité prennent une place plus importante. Un choix qui permet de toucher un large public. Il n'y a pas d'âge pour être concerné par la santé !

savoir +

De 9h à 17h. Gratuit.

2 heures de parking offertes le samedi.

Rens. 04.97.05.56.77.

Fab. P

Nice-Matin

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Grasse : une aide du conseil pour

apporter l'eau à Legmoin

 Des fonds ont été débloqués par le conseil pour notamment développer les adductions d'eau.  :  Photo archive L.T.  
Des fonds ont été débloqués par le conseil pour notamment développer les adductions d'eau. : Photo archive L.T.

À Legmoin, ville jumelle de Grasse au Burkina Faso, la sécheresse est une réalité préoccupante au quotidien. Femmes et enfants parcourent des kilomètres pour rapporter de l'eau à usage domestique. Au printemps, l'assèchement des marigots a provoqué des attaques de caïmans qui compliquent ce difficile approvisionnement.

Lors du dernier conseil municipal, les élus grassois ont unanimement voté une dépense de 81 000 euros.

Le but est d'apporter de l'eau aux Burkinabés, avec qui une charte d'amitié a été signée en 2007.

Plusieurs délégations s'étaient d'ailleurs rendues sur place dès 2006 pour évaluer la situation. Ce qui avait abouti à l'acheminement de vaccins antivenimeux, de réfrigérateurs et groupes électrogènes, et un projet de don d'ambulance, en cours.

Cette aide en adduction d'eau consistera en la réalisation de six forages, qui alimenteront autant de hameaux de la commune, au territoire très étendu.

Une association de pros pour suivre le chantier

Pour ce faire, une convention va être signée avec l'association humanitaire Aquassistance, spécialisée dans l'alimentation en eau, qui assurera la maîtrise d'ouvrage.

Ses 600 bénévoles, tous retraités de la Lyonnaise des Eaux, de Suez et autres compagnies, offrent leur savoir faire sur 45 sites répartis en 30 pays. Ils accompagnent 70 projets actuellement.

La finalité est de confier les études préalables, hydrogéologiques et autres, à Aquassistance. Elle aidera au choix du bureau d'études, puis des sociétés locales qui réaliseront les chantiers.

Les associatifs assureront aussi le suivi des travaux, prévus au premier semestre 2009.

Les 81 000 euros se divisent en 4 700 euros de sondages hydrogéologiques, 66 000 euros pour 6 forages équipés de pompes, 2 700 euros de provisions pour forage défectueux, et enfin 7 240 euros d'imprévus.

La ville sollicitera tous ses partenaires pour obtenir des subventions.

À terme, outre ces forages, sont aussi prévues des retenues d'eau à usage agricole : la population locale s'oriente en effet vers la culture de l'arachide ou, par exemple, du karité, produits porteurs de développement économique.

Qui sait, peut-être un jour seront-ils commercialisés à Grasse...V.A.

Nice-Matin

  samedi 04 octobre 2008

Grasse : Les acteurs sociaux à la recherche de logements

 La réunion s'est tenue dans la salle polyvalente de Saint-Jacques en présence des acteurs sociaux.  :   La réunion s'est tenue dans la salle polyvalente de Saint-Jacques en présence des acteurs sociaux. :

L'agglomération grassoise comprend près de trois cents places de logements pour les personnes en très grande difficulté, et environ trois mille en HLM classique. C'est pour mieux appréhender ce problème qu'une réunion s'est tenue, dernièrement à la salle polyvalente de Saint-Jacques, à l'initiative du centre communal d'action sociale.

« Ce type de rencontre est organisé tous les trois mois, confirme Sophie Guichard, car les assistantes sociales ont besoin d'être au fait des moyens dont elles peuvent disposer. Régulièrement, les gens en difficulté s'adressent à elles, qu'elles soient sur secteur ou au Centre communal d'action sociale. La réunion offre un panoramique sur ce que nous appelons le parcours résidentiel. »

L'appellation désigne les différentes étapes de l'accession au logement. Depuis l'accueil de nuit, une quinzaine de places à Grasse, jusqu'aux premiers appartements bénéficiant du programme locatif aidé et très social, le PLATS. En passant par les foyers de jeunes travailleurs, une quarantaine de chambres actuellement, ou les sites destinés aux travailleurs immigrés, 233 disponibilités à Grasse.

Accroître l'offre pour tous les publics

Voilà pour l'existant. Mais des évolutions ont été annoncées par les participants. Ainsi de l'Adoma, qui ne réserve plus ses logements aux seuls immigrés. « Nous sommes en train d'ouvrir nos structures à d'autres personnes, celles en difficulté, explique Michèle Cousin, directrice de l'agence Cannes-Grasse. Nous allons remplacer une partie des chambres par des studios, destinés aux familles monoparentales ou aux jeunes. »

Même vent d'espoir à l'association Accompagnement promotion insertion, API. « En 2009, nous disposerons d'un parc de logements en foyer de jeunes travailleurs de 95 places contre 38 actuellement, explique Alexia Facchinetti, sa représentante. D'autre part, notre action se poursuit dans les résidences sociales, avec plus d'une soixantaine d'offres. »

Celles-ci sont destinées aux personnes qui ont évolué dans le parcours résidentiel et en sont au point de pouvoir tenir leur appartement, sans avoir les moyens financiers de payer le loyer. Comme pour l'association de la Villa Sainte-Camille qui dispose ainsi d'une vingtaine de logements en plein centre historique. « Notre plus grosse unité se trouve malgré tout à Théoule, précise Armelle Subra, responsable du pôle social à l'association.

Toutes ces associations font partie d'un collectif « Logements » initié par le Pôle Azur Provence. « Des projets sont en cours, pour tenter de répondre aux besoins en logements sociaux, confirme Marc Rossio, responsable au service logements du PAP. Comme l'opération de la Tourache, où est prévue une soixantaine d'accessions à la propriété. »

Gérard Tinelli
Nice-Matin

 


"DROIT" AU LOGEMENT??

Droit au logement : l'État a du mal à tenir ses engagements

   :  Illustration Deligne : Illustration Deligne

«Je veux que d'ici à deux ans, plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir et d'y mourir de froid... » C'était le 18 décembre 2006, à Charleville-Mézières. Nicolas Sarkozy, en route vers l'Elysée, jetait les bases d'un droit opposable au logement. La réaction du futur président de la République n'avait pas tardé. Quarante-huit heures plus tôt, deux cents enfants de Don Quichotte avaient envahi les rives du canal Saint-Martin à Paris, en même temps que le paysage médiatique français. Difficile d'ignorer ce village de tentes rouge, dernier refuge de ceux qui n'en ont plus, planté au coeur même de la capitale.

Partout dans l'Hexagone, l'initiative des Don Quichotte allait faire école. Jusque sur les galets de la promenade des Anglais où, à la veille de la Saint-Sylvestre, un campement de fortune était également érigé. Que reste-t-il aujourd'hui du combat lancé au cours de l'hiver 2006-2007 par ces enfants du désespoir ? Une loi. C'est incontestable, gravé dans le marbre de la République. Le 5 mars 2007, le droit au logement opposable (Dalo) était promulgué. En janvier, il devenait effectif. Tout au moins pour les ménages jugés prioritaires (lire ci-contre). Alors, engagement tenu ?

150 relogements pour 2 000 demandes

Deux ans après, plus de 2 000 procédures Dalo ont effectivement été enregistrées dans les Alpes-Maritimes. Mais au bout du processus administratif, voire judiciaire, le nombre de ménages effectivement relogés n'est que de 154 dans le département. Soit moins de 8 % des demandeurs.

Ces chiffres bruts sont toutefois à relativiser selon les services préfectoraux. Sur les 2 040 dossiers déposés auprès de la commission Dalo des Alpes-Maritimes depuis janvier 2008, en fait 1 200 ont été réellement « traités ». « C'est-à-dire qu'ils ont fait l'objet d'un avis de la commission, qu'il se soit révélé positif ou négatif », précise David Barjon, adjoint au directeur départemental des territoires et de la mer. Pourquoi un tel décalage ? Tout d'abord en raison de l'existence de doublons. Ensuite, parce que les services de l'Etat ayant au maximum six mois pour émettre leur avis, certaines évaluations sont toujours en cours d'examen.

Une loi "briseuse de rêves"

Enfin, toutes les demandes Dalo ne donnent pas automatiquement droit à une attribution de logement. Encore faut-il qu'elles soient reconnues « prioritaires » au regard d'un certain nombre de critères (lire par ailleurs).

Sur les 1 200 avis rendus dans les A.-M., seul un tiers environ remplissait les exigences de ce nouveau droit : 154 relogés pour 383 "relogeables", le compte n'y est toujours pas. Même lorsqu'on inclut les 62 ménages qui se sont vus proposer un toit... mais l'ont refusé ! Restent 116 familles azuréennes qui, bien que reconnues prioritaires par les services de l'Etat, sont toujours confrontées à la même précarité faute de place disponible dans le parc social du département (lire page suivante).

Dès lors, les associations qui tentent de leur venir en aide n'hésitent pas à dénoncer une loi « poudre aux yeux ». « Une loi briseuse de rêve », estime pour sa part Thérésa Maféis, d'ADN (1) : « Mettez-vous à la place de ces gens. On leur dit vous avez droit à un logement, c'est la loi. Ils font leur demande et six mois plus tard, la préfecture leur dit encore "oui, oui, vous êtes prioritaires pour avoir un appartement". A défaut, ils font un recours au tribunal administratif et là, c'est la justice qui leur donne gain de cause et condamne même l'Etat parce qu'il n'a pas tenu ses engagements. Mais, au bout du compte, ça leur fait une belle jambe. Parce que de logement, ils n'en ont toujours pas ! »

1. L'association pour la démocratie à Nice tient une permanence logement tous les samedis matins 53, rue Clément-Roassal à Nice.

Retrouvez l'intégralité de notre dossier dans votre Nice-Matin de ce mardi ou directement sur votre journal en ligne

Nice-Matin

20/01/2010
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